[RP]Affaire Starkel

La brune attendit dans le petit salon que l'archevêque puisse la recevoir, elle s'était faite annoncée par un garde archiépiscopal. Soeur Jenah souhaitait s'entretenir avec Monseigneur Arnarion au plus vite.

L'Archevêque était en train de ranger et de compiler les derniers documents avant de partir réveillonner en famille à Dole, quand un garde frappa à la porte et annonça l'Archidiaconesse.

le prélat sourit. Oui, ma soeur ? Que puis-je pour vous ?

La brune, un peu pressée par le temps alla droit au but.

Bonsoir Monseigneur, excusez moi de vous déranger en ce jour. C'est une affaire subite qui m'amène vers vous. Il s'agit de diffamation envers un clerc de Franche Comté, en l'occurrence moi-même, en place publique de la part d'un fidèle. Il me semble que ce comportement n'est pas toléré par l'Eglise, ni le Concordat. Pourrions nous envisager de convoquer un tribunal ecclésiastique ou de faire intervenir un missus afin d'arranger cela?

Il ravala son sourire face à l'affaire qui l'attendait.

Hmm.... diffamation... tsss. Je ne vous comprend que trop, étant moi-même sujet à cela de la part de la fratrie Sparte, et à un niveau plus élevé.

Il souffla un peu puis repris. Néanmoins, avant de nous enflammer et de saisir la justice épiscopale, il est toujours bon de recevoir les deux versions dans l'espoir de calmer les choses, et de les résoudre à l'amiable, dans le dialogue et le calme.

J'aimerais donc que Sire de Saint-Arkel et vous-même veniez en mon bureau pour régler vos comptes devant moi, afin que je comprenne toute l'affaire, tranche s'il y a ou non diffamation envers le clergé bisontin et que nous trouvions de concert une solution.

S'il n'y a malheureusement pas de solution et que la diffamation dont vous vous plaignez est explicite et que Sire Starkel persiste dans celle-ci, alors nous entamerons le procédé de justice épiscopale.

Il lui sourit. Le dialogue, ma sœur, le dialogue ... j'ai appris cela pendant la guerre. La parole vaut mieux que le coup de crosse.
Venant de lui, qui avait fait rencontrer le métal de sa crosse et le crâne du Lion Montjoye, cela aurait pu être ironique. Cependant, l'expérience de tout temps est formatrice.

Un rendez-vous pour une explication dans les prochains jours ?

La brune d'acquiescer, elle avait bien essayé le dialogue au début, mais avec Starkel c'était inutile. Disons qu'avec lui, face à moi, le dialogue est vite interrompu. Ce n'est pas la première fois que Messire Starkel m'insulte ouvertement. Il sait pourtant très bien mon statut de clerc. Les première fois j'avais simplement demandé des excuses, qu'il avait faites. Puis plus tard il a recommencé, me montrant que les excuses n'avaient point été sincères ni salutaires. Et là de nouveau, il s'emporte gratuitement. Voyez donc avec lui si "vous êtes moche grosse et laide" ou "un tromblon immonde" sont juste des mots doux pour me désigner...

Je veux bien dialoguer, je veux bien être patiente, mais au bout d'un moment il faut fixer des limites. Il ne peut pas m'insulter tous les deux mois sans que rien ne lui soit dit ou ne soit fait.

Oui, elle en avait raz le bol de voir un fidèle se comporter ainsi.

Le prélat écouta attentivement la réponse de son interlocutrice.

"Gross..." Et bien voilà qui est cavalier de s'adresser de la sorte à un femme, qui plus est est clerc...

Il sourit. Rassurez-vous, vous n'êtes ni l'une, ni l'autre...enfin, en tout bien et tout honneur.

Il se frotta le menton. Je vais envoyer une lettre à Starkel, lui demandant de venir ici pour s'expliquer. Je ne sais pas quelles sont vos relations entre vous, qui n'ont certes pas l'air cordiales, mais il serait bon qu'il comprenne qu'il ne peut user d'adjectifs de la sorte avec vous pour vous décrire, en vertu du fait que vous êtes clerc de Besançon. Ce sera là l'occasion de fixer les limites.

Je m'étonne cependant, puisque cela dure depuis un certain temps à vous écouter, que le Père Farnèse n'ait pas déjà agit. Y aurait-il un relâchement du clergé par rapport au temporel avant que je ne vienne ?

La brune était pensive, elle ne pensait pas réellement qu'il y ait eu relâchement. Cela faisait un moment que les relations avec l'Eglise étaient tendues.

Je ne pense pas qu'il y ait eu de relâchement, mais d'autres affaires avaient dues être traitées, la révision du Concordat, les affaires du Parlement, le changement de statut du sheptalisme, je suppose que Père Farnèse avait bien assez à faire.

Starkel ne m'aime pas, c'est un fait, je ne sais pas bien pourquoi mais peu m'importe, l'on ne peut pas être apprécié de tous. Cependant cela ne devrait pas empêcher le respect.

Je vous laisse donc le contacter et j'espère qu'avec vous il comprendra mieux ce qu'est le respect. Car personnellement je n'ai pas réussi.

Il fallait parfois rappeler d'où le pouvoir temporel tirait sa légitimité, et ce dernier bien des fois était sourd à la vérité...

Je vois... je vais donc lui écrire une missive sous peu et discuter avec lui.

Bien, vous me tiendrez au courant de vos avancées. S'il vous faut des témoins, quelques personnes étaient présentes ce moment là en Agora.

La brune remercia l'archevêque de l'avoir écoutée, notamment en cette veille si importante.

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