[Rp] Arrivée d'Arnarion

La nuit avait été brève pour le prélat. Achevée subitement par les coups lourds portés à la porte du Palais épiscopal toulois, il n'avait guère réussit à trouver le sommeil par la suite.
C'est donc au petit matin, alors que la vie s'éveillait à peine dans le Palais Archiépiscopal, qu'il arriva, à dos de sa jument tout aussi fatiguée par le sort d'une nuit trop courte. Arnarion était encore jeune, et les voyages assis dans le confort des carrosses l'ennuyaient, il leur préférait de loin les chevauchées dans les plaines de lorraine qui séparaient Toul de Besançon.

De même qu'il n'aimait pas le luxe tapageur ou la solennité trop prononcée, il répugnait à voyager engoncé dans les boucliers de sa garde épiscopale dont les lances l'entouraient tel un hérisson. Comme pour cette fois, il n'avait en général pour seule compagnie que quelques éléments de sa garde épiscopale, deux ou trois soldats tout au plus.

Un soldat vint donc s'adresser aux gardes de la porterie. Le bonjour. Veuillez, je vous prie, faire annoncer à qui de droit le nouvel Archevêque de Besançon, monseigneur Arnarion afin qu'il puisse investir les lieux et saluer le clergé bisontin.

Et c'est la brune qui fut prévenue, elle se rendit donc jusque l'entrée du palais archiépiscopal afin de pouvoir accueillir le nouvel archevêque.

Bonjour Monseigneur, j'espère que vous avez fait bonne route. Je vous souhaite la bienvenue à Besançon. Nous nous connaissions déjà puisque vous œuvriez à Toul mais pour rappel, je suis Sœur Jenah Dumas, première archidiaconesse de la province. Je vous en prie, venez donc visiter le palais, notre conseil archidiocésain, votre bureau... Vous aurez à vous familiariser avec pas mal de bâtiments, mais je gage que vous saurez rapidement vous orienter ici-même.

Il sourit à l'Archidiaconesse.

Bonjour, ma Sœur. Merci de m'accueillir, pardon de vous déranger de si bon matin. Vous comprenez, ayant été tenu aux nouvelles, je n'ai guère trouvé le sommeil une fois lecture achevée de la lettre envoyée de Rome.

Il mit pied à terre, donnant les rênes de Yavanna à un de ses gardes.

Oui, nous nous sommes déjà croisé, mais jamais attardé à discuter. C'est fort dommage. Il sourit. Mais nous avons le temps de rattraper cette erreur !

Il la laissa finir de parler. Il est vrai que le palais de Besançon était bien plus large est imposant que celui de Toul, qui, à comparer, ressemblait à un manoir de campagne.

Ne vous inquiétez pas si je viens à me perdre dans les premiers temps, j'ai sur moi un compas portatif que nos amis marins utilisent pour se guider... j'espère bien m'en passer par la suite, à moins que le déluge nous poursuive ici ... Il avait promit à l'Archevêque d'Arles de s'essayer à l'humour. Trop sérieux il lui avait dit.

Un large sourire se brossa sur le visage de la Sœur, elle avait perçu la boutade et l'imaginait bien avec son compas, peut être devraient-ils d'ailleurs en laisser un à la réception, puisqu'il n'était pas rare de croiser un fidèle perdu dans ce dédale.

S'il vous faut un plan à l'échelle, nous saurons vous faire cartographier nos locaux! Comme quoi, ma foi, vous avez bien fait d'arriver si tôt.
Enfin sachez que je resterai à votre service, si vous avez besoin de quoique ce soit pour vous installer n'hésitez pas.

Le nouvel Archevêque sourit à son tour. Il n'imaginait que fort bien une poignée d'ingénieurs tels des lutins, parcourant les corridors, mesurant, calculant et inscrivant leurs observations sur leurs parchemins.

Et bien un plan à défaut d'un compas serait bien plus pratique, à vrai dire. Je n'ai pas l’œil de l'aigle et n'arrive que difficilement à scruter les étoiles à travers les plafonds

Je vous remercie de votre sollicitude, ma Sœur, avec vous à mes côtés, je suis sûr que mon travail ne saurait être que mieux mené.

La première impression était maintenant confirmée, le nouvel archevêque semblait tout à fait aimable. Leur collaboration n'en serait donc que plus fructueuse. La brune se disait qu'elle avait tout de même eu beaucoup de chance jusque là, elle n'avait pas trop à se plaindre des quatre archevêques qu'elle avait connu et un cinquième venait maintenant compléter le tableau.

Oh c'est bien normal Monseigneur. Tant que nous en sommes à parler de locaux, il vous faudra par ailleurs vous familiariser avec les Institutions Comtoises, car comme le stipule notre Concordat, vous aurez dorénavant accès au Parlement. En effet, en tant qu'archevêque de Besançon vous êtes reconnu comme tout autre Parlementaire et obtenez droit et devoir de participer aux débats et de voter. Vous avez même quelques droits de veto sur des sujets précis.

il sourit. J'avais déjà lu le Concordat et vu l'étendu des liens entre l'Archevêché et les institutions comtoises, ne vous inquiétez pas je vous remercie. En tout cas, voilà qui va me changer de la Lorraine...

Il resta silencieux un moment puis repris

Je souhaiterai que nous réunissions l'ensemble des clercs de Besançon, histoire qu'il fassent ma connaissance et que je fasse la leur, et par extension, avoir un aperçu des dispositions pastorales dans ce diocèse.

La Franche Comté avait bien ses défauts, mais quelques qualités tout de même. L'archevêque aurait tôt fait de s'en rendre compte.

Les liens sont bien souvent tendus entre Arhcevêché et Institutions Comtoises, mais ils ont le mérite d'exister. L'archevêque a tout de même une place au Parlement ce qui n'est en effet pas le cas de toutes les provinces. Les Francs-Comtois ont une certaine méfiance envers les gens d'Eglise, les textes sont assez longs à négocier, mais Monseigneur Alexandre Farnèse, en revoyant le Concordat avait tout à fait su mener les discussions.

La brune marqua une légère pause, un peu pensive, puis elle reprit sur la réunion prochaine donc.

Cette réunion permettra en effet de revoir l'état des troupes.

Mgr Huon adressa une lettre de félicitations au nouvel archevêque, lui souhaitant l'aide du Très Haut dans ses fonctions.