[RP] J'en demande pardon..

Nombre de messages : 5 Age : 30 Date d'inscription : 17/02/2016

L'heure était à la confession. Depuis des semaines déjà, l'idée avait effleurée l'esprit de la Bénoïc. A la suite de son réveil après l'accident, tout s'était déroulé sur la voie la plus proche de celle toute tracée par la grande famille Aristotélicienne. Et pourtant, en peu de temps, Anne avait réduit à Néant le peu de trajet parcouru. Entrant dans l'Eglise de Dole, la blonde se signa puis approcha du confessionnal, prête à repartir en courant dans l'autre direction. Se mordillant la lèvre, elle s'arrêta devant le vieux bois. L'heure était au pardon.

Et bien, ma fille, on vient demander pardon ? Dit soudainement une voix derrière la Bénoïc.

L'Archevêque, en soutane noir à col romain, les manches relevées et les bras chargés de cierges se tenait derrière elle.

Entrez, entrez, n'attendez pas. Dieu sait déjà. Il a pardonné déjà. Maintenant il faut vous accuser et mériter Son Pardon.

Il posa tout son fratras sur un des bancs et rejoint la jeune femme.

Bonjour, Dame des... de Bénoïc. Je suis à vous dans une petite seconde.

Il se frotta la soutane afin de se débarrasser de la cire qui pouvait trainer, rabattit ses manches et entra dans le confessionnal, obligeant presque par là la jeune femme à entrer à son tour.

De l'autre côté du rideau, dans la pénombre tamisée de l'intérieur du confessionnal, l'Archevêque, mains jointes, envoya le signal de début de la confession.

Au nom du Père, d'Aristote et de Christos, que Saint Thomas dans sa sagesse nous éclaire.

Je vous écoute, ma fille.

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Dans un sursaut alors que les ébènes regardait le confessionnal tel un bête noir, Anne se retourna trouvant le visage d'Arnarion. D'un léger sourire, elle le salua qui s'envola au bruit du brouhaha naissant. Vraiment, les hommes, même d'Eglise était parfois très peu délicats !

Bonjour Can..Monseigneur.

Si elle comptait s'échapper, elle ne pouvait plus. Poussée par l'Archevêque, Anne entra dans le vieux bois en soupirant. Dans son coin de rideau, elle inspira silencieusement, se signa à nouveau et commença.

Bénissez-moi, Monseigneur, car j'ai péché. Je ne saurais vous dire à quand remonte ma dernière confession, car j'ai tragiquement perdu la mémoire cette fin d'année passée. Mais j'ose croire en ma bonne Foi.

J'ai péché envers mon prochain. J'ai.. rabaissé ? Une femme. La colère m'a envahit suite à ses médisances. Par ma faute, elle est suivit d'une réputation de femme.. facile, et est passée par moult injures.
J'ai menti également, à un homme qui me courtise. Je ne puis répondre à ses sentiments et je le fais espérer par peur de le blesser.

Marquant une pose, la tête baissée, Anne songea à son dernier péché, celui qui avait hurler Alexis, et causé tant de peine à Césare. Se mordillant la lèvre, elle se demanda alors si Arnarion viendrait la frapper sa crosse suite à cela. Puis elle reprit.

J'ai péché il semblerait avant mon accident, puisque j'ai une fille sans être mariée. Je ne peux malheureusement vous en dire plus. Elle était là, à mon réveil, présentée comme ma chair. Alors pour ce péché, j'ose croire que je me suis suffisamment repenti durant ma vie passée.

Dernièrement, j'ai.. Céder à l'Envie et à la Luxure. Le vin à couler à flot, ce soir la, et je sais que je n'aurais jamais du autant boire. Pourtant il était bon de me sentir en vie sans retenue. Mais je n'aurais jamais cru qu'il en suivrait autant de maux. Je me suis donnée à un homme, bien que je l'ai repoussée avant de ne céder faiblement. Il s'était pourtant montré.. serviable, en me raccompagnant jusque Prémanon, alors que j'étais incapable de tenir sur mon cheval. Mais j'ai cédée, et lui ai offerte une nuit de plaisir sans nom que je regrette aujourd'hui.

Se taisant, attendant que l'Archevêque ne prenne la parole, Anne se fit la remarque, que pour une confession, il y avait finalement qu'un point important et dégradant de sa personne.

L'Archevêque l'écouta avec attention. La pénitente avait l'air sincère et repentante, même s'il savait que la contrition parfaite était rare en ce monde, mais cela n'empêchait pas un regret de ses fautes. Après un instant de réflexion, il prit la parole.

La médisance en effet, est un péché grave, ma fille. Car d'une part elle est le fruit de la colère et entraîne le mensonge, et d'autre part, elle atteint à la réputation d'autrui. En commettant cette faute, cette femme vous a porté préjudice et vous en subissez les conséquences, elle est donc fautive aux yeux de Dieu. En revanche, vous êtes tout aussi fautive voir plus, car en lui répondant, vous avez fait preuve non seulement du péché de médisance, mais aussi celui de la vengeance.

La vengeance est mauvaise et est mère de nombreux autres péchés très graves. Elle est le signe d'un manque de volonté. Le courage n'est pas celui de rétorquer comme un coq, mais c'est celui de faire face avec vertu. Le courage passe aussi par la vérité, et le mensonge que vous avez commis envers cet homme en est à l'opposé. Tout comme l'on ne peut se passer de la Vérité de Dieu, on ne que passer sa vie dans la sincérité et la vérité, deux vertus très importantes dans les relations sociales. Comprenez-vous ? Dieu ne nous a pas crées avec la capacité de mentir, car mentir est mal. Le mensonge vient par conséquent du péché et il vous faut le combattre.

Idem, ma fille. Le courage aristotélicien passe par la Vertu. La chasteté est une des plus grande vertus. Dieu, qui est parfait et chaste, déteste l'impureté. La luxure, les relations sexuelles hors mariages font parties de cette impureté. L'attirance de l'homme vers la femme et la femme vers l'homme a été crée et permise par Dieu dans le but unique de la perpétuation de l'espèce, ce qu'on appelle l'Ordre naturel. L'homme et la femme s'accouplent, comme les mâles et les femelles s'accouplent et c'est normal, c'est naturel, c'est bon, parce que Dieu l'a institué ainsi. Mais au-delà, Dieu, dans sa Bonté parfaite a fait des hommes Ses Enfants et en vertu de ce choix, a permis que l'homme et la femme s'élèvent ensemble vers Lui en un union à travers l'institution du mariage. Voici l'Ordre surnaturel. En vertu donc du plan divin, l'élévation de l'âme vers Dieu par l'union matrimoniale passe avant l'accouplement afin de perpétuer l'espèce. Voilà pourquoi, de manière succincte et très simplifiée, les relations sexuelles ne sont tolérées que dans le cadre du sacrement du mariage.

Il s'arrêta un instant, puis continua.

Soyez courageuse, Anne. Persévérez dans la vertu, fuyez les occasions de péchés. Si vous tombez, relevez-vous, si vous doutez, priez. Christos n'est-il pas tombé plusieurs fois sous le poids de sa Croix ? Et pourtant il a persévéré, il a continué à porter le fardeau qui lui était donné.

Est-ce là tout ou avez-vous d'autres péchés ?

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Silencieusement, Anne se fit la remarque que la Lexya avait bien mérité les noms d'oiseaux qui l'habillait maintenant. Etant mère, elle ne laisserait personne s'en prendre à elle, et sa fille. Quand bien même pour certain, le nom faisait la grandeur de la personne, il n'en faisait pas le fond. Et celui de cette Ormerach était des plus pourri. Peut-être avait-elle répondu comme un coq, mais elle n'avait pas réagit comme une fille de joie, elle. Souriant en grand à cela de son côté, sans qu'Arnarion ne puisse l'en réprimander, Anne secouz doucement la tête d'un côté et de l'autre. Elle avait conscience qu'elle n'était plus pure, depuis bien longtemps. Mais à cela, elle avait une réponse !

Avant de vous avouer d'autres péchés.. Je tiens à vous dire que pour corriger ma foi et à sauver les apparences. Je recherche un mariage. Non pas pour tromper la vérité. Mais pour offrir une sécurité.

Quant aux autres péchés, je viens je crois d'en commettre un autre. Lorsque vous parliez de médisance et de vengeance. Cette femme l'a mérité, et je ne m'excuserais point envers elle pour cela.

Il était sûr de ce qu'il n'avait posé la question, elle aurait gardé le reste pour elle, et il savait que la Bénoïc en avait encore en tête.

Trouver un mariage n'est pas un péché, c'est même le contraire. Si vous désirez reconstruire votre situation et vous régler comme une aristotélicienne, la voie que vous suivez est la bonne, et je ne peux que vous encourager à cela. Néanmoins ayez bien en tête ce que je vous ai dis sur le mariage. Il est de nature sacré. Point on ne mens, ni on ne promet en vain à Dieu sous peine de péché mortel. Votre mariage se doit d'être celui d'un mariage aristotélicien : se marier devant Dieu, vivre en ménage pieusement et saintement élever ses enfants.

Il poursuivi. Les péchés par pensée sont de nature moins grave que les péchés par action. Néanmoins ils restent des fautes et souillent par conséquent votre âme. Apaisez votre colère, maîtrisez vos émotions. Si vous ne le faîtes pas, vous vous offrez au péchés, et cela, votre âme en souffrira forcément. Au final celle qui aura le plus à perdre, c'est vous. Vous n'êtes pas obligée de lui demander de vous excuser. Il faut avant tout le demander à Dieu et c'est ce que vous faîtes.

Comprenez-vous, ma fille, que dès à présent que vous demandez le Pardon de Dieu, il faut mettre tout vos efforts dans votre volonté de ne plus recommencer ? Sinon à quoi bon la Confession ? Ce n'est pas comme un coup de gomme qui efface tout et on recommence puis on efface. Il y a Dieu, derrière tout ça. Et Dieu est Bon. Il est patient. Il est miséricordieux. Il vous aime. Ne soyez pas méchante envers Lui.

Il prit une pause et continua. Regrettez-vous tous vos péchés, même ceux que vous aurez pas mégarde oubliés ?

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Le mariage était pour elle un avenir meilleur, une lueur d'espoir. Lorsqu'Arnarion l'encouragea dans cette voix, la Bénoïc songea que de toute façon, nul autre que lui ne la mariera. En déplaise à son futur époux ou non !

Il va de soit que ce sera un mariage devant Dieu, et dans le respect de le foy. Pour ce qui est du reste, je comprend.

Je regrette mes péchés. Et je vous ai tout dis.

Comme pénitence, vous vous vous appliquerez à bien prier Dieu et à vous rendre à la Messe Res Parendo par trois fois. Vous porterez durant ce temps le brassard du pénitent.

En ce cas, ma fille, recevez le Pardon et l'Absolution de Dieu.

Récitez l'acte de contrition cependant que je vous absous.

Misereàtur vestri omnìpotens Deus et, dimìssis peccàtis vestris,
perdùcat vos ad vitam aetèrnam.

Spoiler:

Il la bénit du signe de la croix.

Indulgentiam, absolutionem et remissionem omnium peccatorum vestrorum, spatium verae et fructuosae pænitentiæ, cor semper pænitens et emendationem vitæ, gratiam et consolationem sancti Spiritus et finalem perseverantiam in bonis operibus, tribuat vobis omnipotens et misericors Dominus.

Spoiler:

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Gonflant les joues alors qu'Arnarion lui indiquait ce qui lui restait à faire, Anne s'amusa du premier point Prier Dieu, voila qui était commun pour elle. En revanche, ce qui était du brassard du pénitent.. Une moue se dessina sur le minois breton à cette idée.

Pour la fleur écrasée, le caillou balancé…
Pour l’enfant apeurée par les cris des adultes,
Le vélin déchiré par animosité,
Ou pour la main blasée pour le denier du culte,
Pour le fruit défendu cueilli et chapardé,
Pour le prêt non rendu, et le fiel envoyé,
J’en demande pardon.

Pour le Dogme bafoué en toute inconscience,
Pour l’impôt non donné au Duché sans patience,
Pour le noir coup de fouet que la mule renâcle,
Pour avoir pardonné Justice que l’on bâcle
Pour la flèche fichée au cœur de l’innocence,
Pour le vice niché dans un nid de jouvence,
J’espère rédemption.

Pour le vieil impotent, ignoré bien souvent,
Pour les cris entendus emportés par le vent,
L’acédie récurrente, le grimoire laissé,
Pour les malfrats pendus et leurs vies taciturnes,
Ceux que l’épée pourfend dans les chemins nocturnes,
Et pour la plaie béante portée au trépassé,
Donnez-moi rémission.

Pour les mots effrayants et la Loi repoussée,
Pour l’armée décimée, le voyageur tué,
Les dépits dissonants, les injures en taverne,
L’isolée dans sa ville, ou l’ascète en caverne,
Pour le maire mal aimé ou le pigeon blessé,
Le pouvoir qui rend vil souvent perpétué,
Je fais ma contrition.

Pour le couple lassé, pour l’amour mal traité,
Pour le champ non semé, pour l’office manqué…
Pour l’ami repoussé, ou l’érudit planqué,
Pour l’échoppe cramée par peine ou par fierté,
Moqueries ou mensonges, ou manipulations,
Par stratégies qui rongent ou bien par évictions,
J’en demande la grâce.

L'absolution donnée, il ne restait plus que l'envoi.

Et bien, soyez dès à présent dans la Paix de Christos. Tâchez d'accomplir fidèlement votre pénitence, sans quoi vous commettrez un autre péché, et cette confession n'aura servi à rien. Priez pour moi !